N’avez-vous jamais remarqué tout le temps que vous passez à répertorier vos faiblesses ? Et à tout ce dialogue intérieur consacré à vous critiquer lorsque vous constatez l’ampleur du fossé qui vous éloigne de votre capacité à les combler pour les transformer en talents ?
À l’issue de ce splendide travail d’autosabotage, avez-vous encore le moindre souvenir des ressources et des forces qui sont les vôtres ?
Probablement que non…
Si vous voulez en finir avec ces autocritiques qui vous tirent vers le bas, alors je vous invite à poursuivre la lecture de cet article !
Vous y découvrirez les raisons pour lesquelles chercher à combler ses faiblesses est manifestement contre-productif. À l’inverse, s’adosser à ses forces et ses talents constitue une ressource indispensable à son épanouissement personnel et nous allons voir pourquoi.
La psychologie positive contribue à développer une vie riche de sens et de potentialités
En fonction de l’histoire personnelle de chacun, l’éducation scolaire et familiale, en tant que terreau des premiers apprentissages, n’a peut-être pas toujours été l’espace bienveillant et stimulant qu’il aurait dû être.
En effet, combien d’entre vous ont-ils lu, sur leurs bulletins de notes, des remarques du type : « niveau de connaissances trop fragile », ou encore « peu rigoureux et peu efficace », « doit s’améliorer pour être au niveau de ses camarades « ou entendu, au cœur de leur famille « tu es incapable de faire tes devoirs seul.e ! », ou bien « décidément, quoique tu fasses, tu n’y arrives pas ! »…
Bref, autant de critiques jetées par maladresse, impatience ou agacement et qui provoquent parfois une incidence négative et durable dans la relation à soi.
Bien que les critiques aient pour objectifs d’aider l’autre à identifier ses points d’amélioration, elles n’atteignent leur but qu’à la condition d’être constructives et utiles, à la fois sur le plan de la justesse du propos que sur les moyens à employer pour parvenir à un meilleur résultat. Or, reconnaissons ensemble que la question des moyens est délaissée, le plus souvent au motif que l’éducateur lui-même (enseignants, parents) n’a pas toujours trouvé les conditions de dialogue qui permettent à l’enfant d’exprimer tout son potentiel qui inclut, en plus de ses compétences cognitives, ses compétences émotionnelles et sociales.
L’émergence de la psychologie positive au cours des années 2008 - discipline scientifique rigoureuse, fondée par Martin E. P. Seligman, chercheur en psychologie - a permis à de nombreux parents et enseignants d’accéder à une nouvelle compréhension de l’enfant et à un meilleur accompagnement des apprentissages.
Ainsi, sans négliger la nécessité, pour chaque apprenant, qu’il soit enfant ou adulte, d’être pleinement conscient de ses limites, la psychologie positive a contribué à développer une vie riche de sens et de potentialités en valorisant les compétences et les réussites plutôt qu’en focalisant sur les faiblesses et les échecs.
Nos forces possèdent une dimension innée et relativement stable
Pour illustrer cette idée, j’aime prendre l’exemple donné par B. Anselem dans son livre « Les talents cachés de votre cerveau au travail ».
Il nous raconte qu’à l’occasion d’un séminaire, l’un des formateurs demande aux participants s’ils connaissent les deux points forts d’un célèbre tennisman espagnol sur terre battue. Tous s’écrient : « Oui ! Son coup droit et son mental ! ». Puis le formateur leur demande ce qu’ils pensent que le joueur travaille principalement avec son Coach. Surpris, ils répondent tous : « Son revers, bien sûr ! »…..
Et l’auteur raconte que c’est à ce moment précis où il perçoit le visage amusé du formateur qu’il comprend que non, ce n’est pas le revers qui est principalement travaillé par le joueur, mais bel et bien son coup droit et son mental !
Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a une certaine ineptie à s’acharner sans cesse à travailler sur ses faiblesses, sur ses difficultés, pour espérer les transformer définitivement en forces !
Bien sûr, pour aucun d’entre nous il ne s’agit de baisser le curseur de nos faiblesses à leur plus bas niveau. Mais si l’on espère sans cesse améliorer une de nos faiblesses en la travaillant inlassablement pour la transformer en une force, autant dire que la somme d’énergie dépensée va finir par entamer durablement notre santé physique et mentale !
À l’inverse, lorsque nous dépensons notre énergie à développer nos forces et nos talents, nous contactons favorablement notre capacité de réussite et d’épanouissement.
Et comment est-ce possible ? Parce que nos forces possèdent une dimension innée et relativement stable. De ce fait, elles nous entraînent vers une perception de motivation et de bien-être et elles stimulent notre efficacité en réduisant conséquemment la nature de nos efforts.
Alex Linley, Professeur de Psychologie, confirme ce point de vue et nous apprend qu’une force est « une capacité préexistante consistant en une manière particulière de se comporter, de réfléchir ou de ressentir, qui est authentique et énergisante pour l’utilisateur et permet un fonctionnement optimal, le développement et la performance ».
Martin Seligman, lui, n’a jamais cessé d’ajouter qu’une force est une vertu, une valeur en action qui « aide à mener une vie heureuse et épanouissante » . Ainsi, une force nous solidifie, car elle repose sur 5 piliers fondamentaux :
nos émotions positives, notre engagement, nos relations humaines, le sens et le but de notre vie ainsi que nos accomplissements.
Cela se vérifie aisément dans la vie quotidienne. Imaginons que votre force principale soit l’humour.
Ne ressentez-vous pas pleinement votre plaisir et votre satisfaction lorsque vous manifestez cette force auprès de vos proches ou de vos collègues de travail ?
N’est-ce pas plus motivant de faire les devoirs avec votre enfant ou d’animer une réunion de travail en versant dans l’humour plutôt qu’en polarisant d’emblée, avec sérieux et gravité, sur les problèmes à résoudre ?
Ne sentez-vous pas que les autres vous sont reconnaissants d’être pleinement vous-même, aussi bien dans des situations légères que dans des situations de crise ?
Cela ne facilite-t-il pas la qualité de vos relations et les alliances de travail avec votre équipe ou vos proches ?
N’avez-vous pas l’impression que les objectifs deviennent tout à coup plus faciles à tenir, pour vous et pour ceux qui vous entourent ?
Bien sûr, vous pouvez remplacer l'humour par votre propre force telle que l'écoute, l'empathie, la curiosité, le courage, l'honnêteté, la persévérance, etc...

Nourrir ses forces, c’est remplir son réservoir de ressources psychologiques
Chacun d’entre nous dispose d’un capital de forces et de talents qu’il s’agit de faire fructifier. Pour prendre soin de ce patrimoine dont nous sommes dotés, il nous suffit d’être conscients de nos ressources psychologiques.
Une ressource psychologique, c’est un réservoir disponible de forces, de qualités et de talents qui nous sont singuliers. C’est le lieu où l’on peut aller puiser de l’énergie, du sens et de la motivation lorsqu’on traverse des tourments, des difficultés ou lorsqu’on doit opérer des choix importants dans sa vie. C’est donc ici que l’on se régénère, que l’on s’abreuve et s’oxygène pour se remplir de la vitalité dont on a besoin pour relever les défis de la vie !
Alors, en ces temps difficiles où, derrière les masques, la vie s’étiole, la respiration se fait courte et petite, et où domine la peur et s’exacerbe la séparation d’avec soi et d’avec les autres, je vous invite à renouer avec votre intériorité et à vous nourrir de ce qui vous rend fort et vivant !
Et si vous me demandiez comment faire, je vous dirai 3 choses :
Cessez de donner du crédit à tous ceux qui vous imposent de focaliser sur vos seules faiblesses, car ceux-là font obstacle à votre épanouissement personnel et professionnel
Reconnaissez et cultivez vos ressources psychologiques, car elles sont source de vitalité et de joie de vivre
Offrez vos dons aux autres et au monde, car il est temps de réenchanter la vie !
Sylvie Filet
Cabinet PsyCoachACTion
Lantic (22) - Bretagne - En présentiel ou à distance
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