Et si vous étiez une maison ?
- Sylvie Filet
- il y a 6 jours
- 2 min de lecture
Imaginez une grande maison.
Ses habitants vont et viennent : certains rient, d’autres pleurent. Parfois elle résonne d’éclats de joie, parfois de silence ou de disputes. Les meubles changent de place, la décoration évolue au fil des saisons, des modes, des envies.
Mais la maison, elle, reste.
Elle ne se confond pas avec ce qui la traverse. Elle offre simplement un espace où tout peut se dérouler.

Le contenant et le contenu
Cette image peut sembler simple, et pourtant elle nous dit beaucoup sur notre rapport à nous-mêmes.
Nous avons souvent tendance à nous identifier à nos émotions ou à nos pensées : « Je suis triste », « Je suis en colère », « Je suis anxieux ». Comme si notre identité se réduisait à ces habitants passagers.
Mais en réalité, nous ne sommes pas la colère. Nous ne sommes pas la tristesse. Nous ne sommes pas la peur.
Nous sommes la maison. Les émotions, les sensations, les pensées… ne sont que des visiteurs.
Comme un théâtre, une cuisine… ou le ciel
On pourrait dire la même chose d’un théâtre : les drames ou les comédies qui s’y jouent ne changent rien à la scène elle-même.
Ou encore d’une cuisine : peu importe le plat qui y est préparé, la cuisine ne s’abîme pas.
Ou du ciel : qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil brille, le ciel demeure, vaste et immuable.
C’est la différence entre le contenant (nous, l’espace) et le contenu (nos expériences intérieures).
Un enseignement précieux en thérapie
En thérapie, cette distinction change tout. Quand on comprend que nous ne sommes pas nos émotions, mais l’espace qui les contient, on cesse de se définir uniquement par elles.
La tristesse n’est plus « moi », mais « une émotion qui me traverse ».
La peur n’est plus « mon identité », mais « un ressenti temporaire ».
Cela ne veut pas dire les ignorer ou les fuir. Comme une maison, nous pouvons accueillir tous nos habitants, qu’ils soient agréables ou inconfortables. Mais nous cessons de nous réduire à eux.
Vers plus de liberté intérieure
Ce regard change profondément notre rapport à la souffrance :
Nous ne sommes pas prisonniers de nos émotions, elles sont passagères.
Nous pouvons leur offrir un espace, sans qu’elles nous définissent.
Nous retrouvons une liberté intérieure, un pas de recul, une respiration.
Conclusion
Vous êtes une maison.
Vos émotions, vos pensées, vos sensations sont vos visiteurs, vos habitants temporaires. Ils vont et viennent, changent de place, se transforment. Mais vous, vous demeurez.
Comme le ciel derrière la météo, vous êtes vaste et stable, même quand l’orage gronde.
Et c’est là toute la force de cette métaphore : vous n’êtes pas ce que vous ressentez, vous êtes bien plus grand que cela.
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